
LUIS
Luis, coupeur de canne à sucre, travaille dans les champs, sept jours sur sept, où il coupe les cannes à la machette pendant douze heures chaque jour, sous un soleil brûlant. Il est payé environ 2$ par tonne. Malgré leur acharnement durant ces longues heures, la plupart des travailleurs ne parviennent qu'à couper trois tonnes par jour. Originaire d'un village situé dans le nord du Guatemala, il est employé en tant que travailleur saisonnier. À seulement 23 ans, c’est l'un des meilleurs coupeurs de la finca et il peut couper jusqu'à sept tonnes par jour. Luis, marié et père de deux jeunes enfants, m'a confié que sa plus grande frustration était de ne pas avoir pu être présent pour voir les premiers pas de son fils.
Luis, a sugar cane cutter, works in the fields, seven days a week, slicing through the canes with a machete for twelve hours each day, under scorching sun. He is paid around $2 per ton. Despite their dedication during these long hours, most workers only manage to harvest three tonnes per day. Originally from a village located in northern Guatemala, he is employed as a seasonal worker. At only 23 years old, he is one of the best cutters on the finca, capable of harvesting up to seven tonnes per day. Luis, married and father of two young children, shared with me that his greatest frustration was not being able to be present to witness his son's first steps.

CARLOS
Carlos vient des hauts plateaux du Guatemala, laissant sa famille dans le village. Il est venu travailler six mois pour la finca. Le mois dernier, il a gagné 200 $ en travaillant tous les jours. Il a dépensé environ 85 $ pour sa nourriture et a déjà envoyé le reste à sa famille. De nombreuses fermes au Guatemala, appelées fincas, ont émis des jetons de nécessité. À l'origine, ces jetons étaient destinés à pallier le manque de monnaie en circulation, mais en réalité, ils étaient utilisés pour payer la main-d'œuvre, qui pouvait ensuite acheter des biens dans les magasins qui appartenaient aux fincas. Ainsi, les propriétaires des exploitations pouvaient accroître leurs bénéfices tout en maintenant leurs employés captifs à travers un système de crédit. En 1925, le gouvernement a interdit l'utilisation des "fichas de finca" comme moyen de paiement des salaires ou de substitution à la monnaie légale, le Quetzal.
Carlos comes from the highlands of Guatemala, leaving his family in the village. He came to work for the finca for six months. Last month, he earned $200 from his daily grind. He spent about $85 on food and already sent the rest to his family. Numerous farms in Guatemala, known as fincas, issued tokens of necessity. Initially intended to address currency shortages, these tokens were, in reality, used to compensate the labor force, enabling them to purchase goods at stores owned by the fincas. Thus, farm owners could increase their profits while keeping their employees captive through a credit-based system. In 1925, the government prohibited the use of "fichas de finca" as a means of wage payment or as a substitute for the official currency, the Quetzal.

THE BURNING
Les cannes sont brûlées pour les débarrasser de leurs feuilles et éliminer les serpents avant de les couper.
The sugar canes are burned to remove their leaves and eliminate snakes before cutting them.

SUGAR SOLDIER
À 6 heures du matin, un coupeur, tenant son bidon d'eau, cherche son chemin à travers la fumée dégagée par les cannes en train de brûler. Les champs sont brulés avant la récolte pour éliminer les serpents, se débarrasser du feuillage et faciliter la coupe. Les flammes remplissent l'air de suie, de fumée, et d'émissions de méthane et d'oxyde nitreux, deux puissants gaz à effet de serre. L'extinction du feu dégage une odeur brûlée rappelant la mélasse et imprègne l'air de cendres.
At 6 o'clock in the morning, a cutter, holding his water can, makes his way through the smoke billowing from the burning sugar canes. The fields are burned before harvesting to eliminate snakes, clear away foliage, and facilitate cutting. The flames fill the air with soot, smoke, and emissions of methane and nitrous oxide, two potent greenhouse gases. The extinguishing of the fire releases a burnt odor reminiscent of molasses and saturates the air with ashes.
DIEGO
Les travailleurs sont logés dans des baraquements près de la finca. Chaque matin à 5 heures, un vieux bus scolaire américain vient les chercher pour les conduire dans les champs de canne à sucre, et il revient à 18 heures. Les tracteurs qui collectent la canne à sucre sont équipés d'une échelle fixée à un crochet permettant de peser la pile de canne coupée. Bien que les ouvriers ne puissent pas couper autant de canne qu'ils le souhaiteraient chaque jour en raison du temps consacré à la collecte et à la remise en état de la canne à sucre, ils parviennent tout de même à couper en moyenne 2 ou 3 tonnes par jour et sont payés 2$ par tonne.
The workers are housed in barracks near the finca. Each morning at 5 o'clock, they are picked up by an old American school bus to be transported to the sugar cane fields, returning at 6 o'clock in the evening. The tractors that collect the sugar cane are equipped with a scale attached to a hook to weigh the pile of cut cane. Although the workers cannot cut as much cane as they would like each day due to the time spent collecting and refurbishing the sugar cane, they still manage to cut an average of 2 to 3 tonnes per day and are paid $2 per ton.

MIGUEL ANDRE

JOSE
José est un "Maletero". Sa principale responsabilité est de couper la canne à sucre puis de la rassembler en piles compactes qui seront ensuite ramassées par un tracteur muni d'un crochet et déposées dans un camion. Il manie une machette avec une lame incurvée appelée "Cuma machete". Ses mains sont couvertes de la gomme visqueuse épaisse sécrétée par les cannes en combustion. Alors que les plus grandes raffineries fournissent gratuitement les machettes, de nombreuses plantations facturent aux ouvriers entre 2 et 6 euros pour la machette et environ 0,69€ pour la pierre à affûter. Certains travailleurs ont affirmé que ce montant était directement prélevé sur leur salaire.
José is a "Maletero". His main responsibility is to cut the sugar cane and then gather it into compact piles which are later picked up by a tractor equipped with a hook and deposited into a truck. He wields a machete with a curved blade called a "Cuma machete". His hands are covered in the thick, viscous gum secreted by the burning canes. While larger refineries provide machetes for free of charge, many plantations charge workers between 2 and 6 euros for the machete and around €0.69 for the sharpening stone. Some workers have reported that this amount is deducted directly from their wages.

FRANCISCO
Au loin, se dresse le volcan Pacaya, qui a connu une éruption violente en 1965 et est resté relativement actif depuis lors. Francisco, âgé de 17 ans, a commencé à travailler dans les champs avec son frère il y a quatre ans. Bien qu'il soit conscient de la fatigue et des risques pour sa santé que comporte ce travail, le chômage dans sa région l'a contraint à venir travailler dans la plantation. À son retour au village, il aidera ses parents à cultiver le maïs.
In the distance, stands the Pacaya volcano, which experienced a violent eruption in 1965 and has remained relatively active since. Francisco, aged 17, started working in the fields with his brother four years ago. Although he is aware of the fatigue and health risks involved in this work, unemployment in his region forced him to come work on the plantation. Upon his return to the village, he will assist his parents cultivate corn.

FELIPE
La coupe de la canne à sucre à la main est un travail difficile, fatigant, salissant et épuisant. Parfois, les coupeurs succombent à l'épuisement ou à des coups de chaleur. L'un des principaux dangers pour les coupeurs de canne sont les serpents venimeux. Malgré leur éloignement par les incendies, certains demeurent cachés parmi les cannes. La plupart des coupeurs de canne portent des pantalons longs et des chemises à manches longues pour se protéger des morsures de serpents et des coupures causées par les cannes.
Hand-cutting sugar cane is a tough, exhausting, dirty, and draining job. At times, workers fall victim to exhaustion or heatstroke. One of the main hazards for cane cutters is encountering venomous snakes. Despite efforts to drive them away with fires, some snakes still lurk among the cane. Most cane cutters wear long pants and long-sleeved shirts to protect themselves from snake bites and cuts caused by the canes.

WATER TANK
Les ouvriers doivent aller chercher l'eau, fournie par le propriétaire de la finca. Ce camion passe une fois par jour. Ces hommes, qui travaillent pendant des heures dans des conditions de chaleur extrême sans avoir accès à suffisamment d'eau, poussent leur corps aux limites de la déshydratation et du stress thermique. La plupart d'entre eux souffrent de maladies rénales chroniques. La grande majorité des ouvriers agricoles travaillent 12 heures par jour, sept jours par semaine, et prennent moins de 30 minutes pour leurs pauses repas, certains ne prennent pas de pause du tout.
The workers have to go fetch water, provided by the owner of the finca. This truck comes once a day. These men, who work for hours in scorching conditions without access to enough water, push their bodies to the brink of dehydration and heat stress. Most of them suffer from chronic kidney diseases. The vast majority of agricultural workers work 12 hours a day, seven days a week, and take less than 30 minutes for their meal breaks, some don't take any breaks at all.

JOAQUIM

MARCOS

JOSE MANUEL

ESTEBAN

SUGARCANE CUTTER

THURST

HARDWORK

LIMED

BACK TO BLACK

CANE CANOPY

HAND LABOR

PROUD FELIPE

SWEET JESUS
SOUP

THREE LITTLE FISHIES

WASH-HOUSE

COLORED
OFELIA & CARLOS

AIYANA
Dans les zones rurales et sur les Hautes Terres, où les Mayas constituent près de 80% de la population, les femmes sont toujours affectées par la pauvreté, voire l’extrême dénuement. Aiyana m’a dit qu’elle voudrait étudier pour devenir secrétaire. Son rêve est d’avoir un salaire pour aider sa famille. Peu de femmes Mayas ont encore accès aux études universitaires. Dans certaines universités, elles préfèrent ne pas porter leurs costumes traditionnels afin d'éviter les moqueries des autres étudiants.
In rural areas and in the Highlands, where Mayas represent nearly 80% of the population, women continue to be heavily affected by poverty, even extreme destitution. Aiyana shared with me her wish to study to become a secretary. Her dream is to be able to earn a salary to provide for her family. Only a small number of Mayan women have access to university education. In some universities, they choose not to wear their traditional attire to avoid being mocked by other students.

ROOSTER GIRL
Maria vit avec ses parents dans un petit village dans la montagne à plus de 2400 mètres d’altitude. Chaque dimanche Maria se lève à 3 heures du matin pour descendre, avec son père, les sentiers rocailleux qui mènent au marché de Chichicastenango. C'est là qu'ils vendent leur production de légumes que sa famille cultive et les dindons qu’ils élèvent.
Maria lives with her parents in a small mountain village situated at an altitude of over 2400 meters. Every Sunday, she wakes up at 3 a.m. to descend the rocky trails to the Chichicastenango market alongside her father. It is at this market that they sell the vegetables grown by their family and the turkeys they raise.
PURPLE LAUGH

CALAMITY MARIA

ROYAL FLUSH

TOUGH GIRL

DOG HOUSE

SCALE MODEL

SANTA

LUISA BROOKS
CARLOS & ROSARIO

INTERGAS

CLOUDS ON A WALL

VOLCANO PACAYA




































